René Talmon L’Armée, dans l’antre du feu
Dans une ancienne fonderie parisienne du Haut Marais, les bijoux René Talmon L’Armée expriment leur identité, brute et magnifique
Dans une ancienne fonderie parisienne du Haut Marais, les bijoux René Talmon L’Armée expriment leur identité, brute et magnifique
René Talmon L’Armée est installé à Berlin. De son père français, il a gardé l’amour de Paris, celui de la mode, de l’élégance et de l’avant-gardisme. Paris est un lanceur de tendances. C’est pourquoi il a ouvert sa boutique – et il n’en a que deux dans le monde, Berlin et Paris – dans une petite rue tranquille du Haut-Marais, au cœur d’une ancienne fonderie. L’effet de surprise est garanti. Dans cet antre du feu, on découvre que tout est resté comme avant, ou presque, avec des meubles à tiroirs où sont rangés les outils, quelques objets de curiosité et un vieil établi où ses artisans façonnent encore les bijoux devant vous. Car si les bijoux ne sont plus fondus sur place, chacun est fait à la main. Atmosphère de vielle forge donc, dans une lumière ténue dominent plutôt l’anthracite et le noir, écrin parfait de ces bijoux atypiques.
Ceux-ci semblent sortis tout droit de quelque trésor de l’Antiquité, du moyen-âge ou de Byzance. Le métal est façonné, texturé, martelé, brossé. L’argent très blanc ou oxydé et l’or, jamais rhodié, gardent leur teinte première, comme brute. Les bagues sont fines, façon lacets détendus, ou larges et texturées ou encore lourdes comme des bagues de chevaliers.
Sur des manchettes impressionnantes pointe le discret éclat d’un diamant pris dans la masse. De très fines chaînes attachent autour du cou un minuscule solitaire. La collection est large, variée mais toujours très cohérente par le travail du métal et les effets de surface faits de reliefs et d’aspérités, reproduisant le galuchat, le cuir tressé, des graines d’Afrique ou un martelage. Adopté par les femmes qui adorent ce style hors normes, les bijoux plaisent aussi aux hommes qui représentent 50 % de la clientèle de René Talmon L’Armée.
Ces bijoux précieux qui ne disent pas leur nom ont une extravagance mais en même temps, ils nous ramènent à beaucoup de sobriété. Sombres et lumineux en même temps, ils mettent d’autant plus en valeur les pierres. Les diamants blancs, bruns, noirs, bruts ou à peine taillés sont sertis à l’endroit ou à l’envers, les pierres fines radieuses jaillissent d’un métal sombre et semblent comme prises dans leur gangue. Il y a dans les bijoux de René Talmon L’Armée une originalité folle, une beauté sourde, une discrète expression de la personnalité de celui ou celle qui le porte. Ses bijoux se portent comme un secret bien gardé.
Isabelle Hossenlopp – publié dans l’OFFICIEL Horlogerie et Bijouterie – février 2018
Les photos sont le propriété de René Talmon L’armée. Toute reproduction de photos et textes est interdite