Cartier pose un regard émerveillé sur les beautés du monde

Janvier 2023 : lors de la Fashion Week de Haute Joaillerie, Cartier expose une quarantaine de pièces au Ritz pour ce troisième chapitre sur les Beautés du Monde. Le joaillier parisien ne se lasse pas de nous faire découvrir un monde de beauté et de raffinement à travers son style et ses pierres sublimes.

Le répertoire d’un style

Tout parle de Cartier dans cette collection, les dessins rigoureux, géométriques, héritiers du graphisme de l’Art déco, la souplesse et la fluidité des colliers, l’harmonie juste et parfaite des formes, la présence forte des pierres, les gemmes gravées du style Tutti Frutti inscrit dans toutes les collections de haute joaillerie de la Maison, les combinaisons de couleurs rituelles chez Cartier, noir et rouge, vert et noir, vert et bleu, l’inspiration animalière exotique, le long corps de l’animal qui enlace le cou et bien sûr, la présence de la panthère

Fluidité

«Les collections s’inspirent de toutes les beautés du monde, mais à la manière de Cartier, métamorphosées par la main de l’artisan joaillier. La fluidité des colliers tout d’abord. Dans l’or ou le platine, chaque dixième de centimètre a été pensé et travaillé pour s’articuler avec les autres petites pièces qui composent l’ensemble. Le bijou est comme une étoffe sur la peau et sa monture aussi régulière que le fil et la trame qui la tissent.

Illustrant cette fluidité, le précieux plastron Splendens délie gracieusement son tissage de diamants et de spinelles rouges. Il reproduit le mouvement du poisson combattant dont les nageoires longues et découpées ondulent dans l’océan comme d’amples soies écarlates.

L’esprit japonisant de l’Art déco

Dans les beautés du monde, il y a aussi l’art. Coup de cœur pour le collier Obi qui reprend un motif traditionnel japonais, l’alignement d’éventails déployés, ici ponctué de 8 cabochons d’émeraudes vives et aquatiques. Très typique de l’Art déco, dont Cartier fut l’un des joailliers majeurs, ce collier reprend les inspirations japonisantes propres à cette époque. Tout dans ce collier nous parle de Cartier, y compris les mélanges des couleurs, le vert et le rouge et les petits inserts d’onyx qui soulignent le côté années 1930 et que l’on retrouve très souvent dans ses créations depuis le début du XXème siècle.

La reine panthère et le monde animal

Toujours majestueuse, parfois lascive, la panthère de Cartier se pose sur la pierre ou l’enserre avec tendresse, observant le monde comme une reine altière et impassible. Sur un collier serti de 9 superbes émeraudes d’un vert profond et lumineux, elle semble se reposer sur la pierre de centre sertie horizontalement. Sur un autre collier, elle s’installe sur des boules d’un jade bleu vert opaque, surprenant et rare.

Autre évocation animale, le collier Camail – longues plumes étroites du cou et de la poitrine des oiseaux – aligne 5 émeraudes poires de Colombie (en tout 42,44 cts). La disposition des pierres serties en biais donne du mouvement, évoquant l’envol de l’oiseau et laissant voir la beauté de son plumage. Quant au collier Ocelle, il illustre avec des opales noires le camaïeu de bleus et de verts typique des plumes du paon que Louis Cartier avait abondamment utilisé au point d’en faire une signature de la Maison, le fameux décor de paon. A l’époque, le mélange était audacieux. Sur cette création prodigieuse de complexité, les petites plumes sont superposées les unes sur les autres grâce à un travail minutieux qui rend la charpente joaillière de l’ensemble légère, mobile et son serti invisible. 

Chaque pièce célèbre la rareté et la beauté des pierres, choisies et assemblées d’une façon surprenante. Effet subtil sur le bracelet Lonid, dont la pierre centrale est une gigantesque aigue-marine de 36,68 cts. Son azur intense contraste avec les pierres douces qui l’entourent, de pâles gouttelettes d’aigues-marines et des cabochons de rubellites rose diaphane. Le résultat est étonnant et magnifique, Cartier a cette audace.

 

L’odyssée de la Maison à travers le vaste répertoire de la faune, de la flore, des pierres, des formes et des arts ne se termine jamais. Depuis bientôt deux siècles, en traversant de nombreuses époques dont les modes et les styles changeants ont été autant de sources d’inspirations, la Maison a pu observer et interpréter en joaillerie toutes les beautés du monde.

 

Les photos sont la propriété de la Maison Cartier et de l’auteur. Toute reproduction est strictement interdite.

Photo de page d’accueil : Collier OBI platine, émeraudes, spinelles, onyx et diamants

Voir aussi :

Cartier et les arts de l’Islam https://isabelle-hossenlopp.com/cartier-et-les-arts-de-lislam/

Cartier et l’égyptomanie https://isabelle-hossenlopp.com/legyptomanie-ou-limaginaire-joaillier-chez-cartier-et-van-cleef-arpels/

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