La magnifique collection « Les Blés de Chanel « a été présentée par Chanel Joaillerie au Ritz
Nous sommes dans un décor de champs de blés qui jalonne le parcours dans l’appartement (une réplique de celui que Coco Chanel habitait au Ritz) et jusque sur la place Vendôme, parfumant l’air d’une odeur sèche de foin coupé et de soleil. Ici, Chanel Joaillerie a reproduit des épis d’or et de diamants, diamants jaunes, saphirs verts, jaune paille ou cognac, tourmalines dorées, péridots lumineux, perles de culture… cette profusion de diamants navette en forme de grains de blé et de toute autre taille ornait des bijoux finement travaillés, des entrelacs, des tiges courbées et comme effleurées par le vent. Les couleurs délicates des grains de blé, du jaune pâle au vert émeraude, symbolisaient tous les stades de maturité du blé.
Légers et fluides comme des rubans, les bijoux Blés de Chanel sont une pure merveille de délicatesse et de raffinement, tel cet épi plat enlaçant le doigt, ce collier légèrement déstructuré, des boucles d’oreilles asymétriques reproduisent la nature irrégulière et sauvage… des brassées de diamants ramassés comme du » bon blé », expression que Coco Chanel entendait souvent autour d’elle à la campagne et qui réchauffait ses journées d’un sentiment de bonne opulence. Le blé, symbole d’abondance et de prospérité à la campagne où elle vécut enfant, resta l’image de la simplicité et de la terre pour elle.
Avec le motif du blé, Coco Chanel dessina en 1961 une robe de Haute Couture pour Jeanne Moreau. Elle en décora son appartement du Ritz. Salvador Dali peignit un épi solitaire sur fond noir pour son amie Coco et Robert Goossens fit d’une brassée de blé en bronze un pied de table pour son salon.
Voici une collection très inspirée, un hommage vibrant à Coco Chanel qui, si près des étoiles où elle aurait pu se brûler les ailes, restait une femme concrète pourvue d’un solide sens terrien et d’un atavisme certain.
Isabelle Hossenlopp
Reproduction photos et textes interdits – Photos © CHANEL 2016