La nouvelle femme chinoise, entre réussite et bien-être

La Chine, malgré ses turbulences, reste un acteur majeur et toujours en croissance pour le luxe, de plus en plus drivé par les femmes. L’IFOP et le Journal du Luxe dressent le portrait de la nouvelle femme chinoise

 

OHB

Publication l’OFFICIEL Horlogerie & Bijouterie Octobre 2017

Le 10 octobre dernier, Laura Perrard, fondatrice du Journal du Luxe, a organisé une matinée d’information en collaboration avec Stéphane Truchi, président du directoire de l’IFOP sur le thème « La Nouvelle Femme Chinoise ». Stéphane Truchi a présenté la dernière étude réalisée par l’IFOP sur ce sujet. Historiquement, la femme qui « soutient la moitié du monde » doit son émancipation à la révolution chinoise de 1949. Mao en fait une femme libre, travailleuse et soldat du maoïsme à l’égal de l’homme.

Les choses évoluent dès 1980, avec la loi sur l’enfant unique qui pénalise lourdement les filles. Jugées trop coûteuses pour les familles, elles sont souvent victimes d’infanticides et la population chinoise garde encore aujourd’hui les stigmates d’un déséquilibre dans les statistiques démographiques entre le nombre de garçons et le nombre de filles.  Mais lorsqu’elles se retrouvent de fait enfants uniques, elles sont poussées vers la réussite par un modèle social et familial avide de diplômes. La politique désastreuse de l’enfant unique aura au moins eu cet avantage paradoxal pour elles, elles seront propulsées, à l’égal des garçons, vers la réussite sociale. Bilan ? Stéphane Truchi énonce des chiffres frappants : 51% des top managers sont des femmes, elles ont fondé la moitié des sociétés Internet et sont très présentes dans les fonds d’investissement. La co-fondatrice d’Alibaba est une femme, Lucy Peng, et parmi les 50 femmes les plus puissantes du monde, 14 sont des Chinoises.

Leur place dans la société a également changé. Au-delà d’assumer le profil d’une mère parfaite, la femme chinoise se veut avant tout un modèle équilibré et inspirant pour ses enfants. Célibataire, elle assume une belle carrière en lieu et place d’un mariage encore très ancré dans le modèle social de référence (le marché du mariage de Shanghai reste une institution). A la recherche de bien-être, elle privilégie une vie saine, un bel intérieur et le luxe de se faire plaisir… avec le luxe. La mode, les bijoux, la beauté, les voyages ainsi que toute l’économie des loisirs qui se développe très rapidement en Chine – en particulier le tourisme dans leur propre pays – en font partie.

Qu’en est-il dans le domaine de la joaillerie? Après l’or, le jade et les perles, références ancestrales, le diamant est entré dans les mœurs grâce aux campagnes de la société De Beers dès 1993. Les femmes chinoises connectées, éduquées et autonomes sont rapidement devenues acheteuses de leur propre diamant. Très ouvertes sur l’international, soucieuses de montrer leur réussite, elles sont à la recherche de marques reconnaissables, rassurantes et porteuses de statut social, ce qui explique le succès de Cartier ou Tiffany, joailliers de référence sur un marché qui reste par ailleurs dominé par la gigantesque chaîne Chow Taï Fook (7.3 milliards de dollars en 2016) dont l’offre pléthorique va du produit access à la haute joaillerie.

Lire aussi « Luxe et Marques Chinoises – Quand la Chine s’éveille au luxe » https://isabelle-hossenlopp.com/luxe-et-marques-chinoises/

Lire aussi « L’Extrême lointain des Joailliers » Juillet 2017 https://isabelle-hossenlopp.com/lextreme-lointain-des-joailliers/

https://www.lofficielhb.com/article-horlogerie-bijouterie-joaillerie_1391_luxe-et-marques-chinoises.html

Photo de page d’accueil :

Les caractères en haut à droite symbolisent une couronne ornée d’un Phœnix souvent portée par une impératrice ou une concubine impériale lors du mariage. Le Phoenix est le symbole de l’impératrice. Les caractères dessous, à droite, symbolisent vraisemblablement une tiare en or a priori également porté pour les mariages. Les caractères en haut à gauche peuvent se traduire littéralement par « col d’engagement », le caractère de gauche signifiant l‘engagement. Enfin les deux derniers caractères en bas à gauche désignent le petit collier de perles que portent les bouddhistes. Ici c’est plus vraisemblablement une allusion à la dynastie Qing dont c’était une sorte de bijoux pour les officiels.
En conclusion, nous voyons ici une mariée qui porte les quatre bijoux- symboles d’une impératrice (Carol Girod)

 

Isabelle Hossenlopp

 

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