Chanel : collection Coromandel, un long poème pour la Chine

Lors de son lancement de Haute Joaillerie en juillet 2018, Chanel Joaillerie s’est inspiré des paravents de Coromandel que Coco Chanel adorait et collectionnait.

Lors de son lancement de Haute Joaillerie en juillet 2018, Chanel Joaillerie s’est inspiré des paravents de Coromandel que Coco Chanel adorait et collectionnait. Elle en eut plus de trente et ils constituaient son univers exotique, éléments précieux de son imaginaire lointain. Ces immenses panneaux de bois articulés, réalisés selon une méthode artisanale chinoise du XVIIème siècle, étaient peints ou laqués, incrustés de nacre. Les motifs aux nuances très délicates s’inspiraient pour la plupart de scènes de la vie quotidienne à la campagne, de la faune et de la flore.

Deux photos de Coco Chanel devant un paravent de Coromandel – Paris, 1937  © Boris Lipnitzki/Roger-Viollet


 
 

 

Bague Fleur de Laque et boucles d’oreilles Fleur de Nacre

 

Avec un accent très contemporain, laques, pierres précieuses et diamants des pièces de la collection Coromandel suivent une géométrie reproduisant parfaitement la finesse du tracé de la peinture chinoise.

 

Ci-dessus et ci-dessous, bracelet Floral recto et verso.

                                                                              

 

Le thème floral inspire cette manchette entièrement réversible, reprenant la structure géométrique des paravents, comprenant un diamant jaune pivotant pour rester toujours visible au poignet.

Au-delà de l’exotisme typique de l’Art déco européen qui inspire cette collection de Haute Joaillerie, les pièces évoquent ce que la culture chinoise a de plus précieux : la nature, les fleurs, les arbres et la montagne, l’eau sous toutes ses formes, pluie, nuages, lacs et étangs. Encensés par les poètes et les écrivains chinois, ces éléments naturels font partie depuis des siècles  du patrimoine littéraire de la Chine.

Chanel a imaginé une scénographie grandiose pour faire découvrir sa collection de joyaux à couper le souffle. Sur de gigantesques panneaux  défilent des vols d’oiseaux, des étoiles, des nuages comme échappés des délicats dessins des paravents de Coromandel. Comment ne pas avoir à l’esprit ces lignes magnifiques de François Cheng où s’exprime l’infinie poésie des paysages de Chine:

« Brumes et nuages du mont Lu » si célèbres qu’ils s’étaient mués en proverbe pour désigner un mystère insaisissable, une beauté cachée mais ensorcelante.

Collier Horizon Lointain incrusté de nuages de nacre

Dans son livre Le dit de Tianyi, l’auteur François Cheng évoque les brumes et les nuages du mont Lu qui « conféraient au paysage une atmosphère tantôt diaphane et teintée de bleu, tantôt épaisse et compacte, comme dans les images que l’on voit sur les paravents, gravées ou sculptées ».

Il poursuit ainsi sa superbe description des brumes et nuages du mont Lu, symbole de beauté et de mystère dans la culture chinoise :

« Par leurs mouvements capricieux, imprévisibles, par leurs teintes instables, rose ou pourpre, vert jade ou gris argent, ils transformaient la montagne en magie (…). De temps à autre, ils s’effaçaient, révélant alors au regard des hommes toute la splendeur de la montagne. Avec leurs corps soyeux et leur parfum de santal mouillé, ces brumes et ces nuées paraissaient tel un être à la fois charnel et irréel, un messager venu d’ailleurs pour dialoguer un instant ou longuement, selon ses humeurs, avec la terre. Certains matins clairs, elles pénétraient par les volets, en silence, chez les hommes, les caressaient, les enveloppaient de leur douceur intime. Pour peu qu’on veuille les saisir, elles s’éloignaient tout aussi silencieusement, hors de portée (…). Un fois les averses passées, rapidement, les nuages se déchiraient et, le temps d’une éclaircie, laissaient voir le plus haut mont. Entouré de collines, ce dernier ne conservait pas moins tout le mystère de son altière beauté, avec ses rochers fantastiques dangereusement dressés, qu’auréolait une végétation elle aussi fantastique, réverbérant sans entrave la lumière indécise du soir. Pendant ce temps, les nuages regroupés à l’Ouest formaient une immense mer étale dont les flots portaient le soleil couchant comme un vaisseau de rêve scintillant de mille feux multicolores. Un instant après, le sommet se drapait de brume mauve, devenait à nouveau invisible. Comme il se doit, d’ailleurs, puisque c’est l’heure où le mont Lu effectue sa randonnée quotidienne en direction de l’ouest, pour rendre hommage à la Dame de l’Ouest des taoïstes ou pour saluer Bouddha ».

https://www.facebook.com/ChanelFR/posts/1290105931121592

 

Article rédigé par Isabelle Hossenlopp – Tous droits réservés

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